Le 27ème BCA , visite d'une ville dans la ville   

Le lycée Berthollet participe au projet du Débat citoyen, porté par les professeurs de géopolitique Mme HOURS et M COUTEAUX. C'est dans ce cadre que, le 29 janvier 2022, les élèves engagés dans le projet ont eu l’occasion de visiter les locaux du 27ème BCA (le 27ème Bataillon des Chasseurs Alpins). Après une visite des lieux et les explications du major, une discussion autour des sujets de la citoyenneté, de la défense et de la démocratie a eu lieu entre les élèves et les militaires.

Une rencontre en trois temps : visite, histoire, discussion

    Rendez-vous à 13h40 pétantes devant le 27ème BCA (à la limite de Cran-Gevrier et Seynod) pour rentrer tous ensemble dans l’enceinte, on ne rigole pas avec les horaires dans le milieu militaire. Sous un grand soleil, le major GREZES nous fait visiter l’extérieur : la place du levé de drapeau à droite, le bâtiment administratif et logistique devant, les logements de service à gauche. Un peu plus loin, on passe devant le local de stockage des armes, les bâtiments des différentes compagnies du 27ème et l’ordinaire : “comment vous dîtes au lycée ? Moi j’appelais ça la cantine” (“ordinaire” signifie donc “cantine” ou “self”, comme nous l’appelons nous). Nous découvrons également le foyer, l’infirmerie, le magasin de vêtements techniques, le stade d'entraînement et les salles de classes. On croirait à une ville dans la ville. Le major accompagne la visite par de multiples explications sur le fonctionnement du milieu militaire et du 27ème BCA plus précisément. Nous croisons quelques militaires qui vaquent à leurs occupations et apercevons une séance d'entraînement sur la stade : une compagnie qui s’apprête à partir en mission extérieure. 

    On se rend ensuite, en silence pour ne pas déranger les bureaux, vers la salle d’honneur. C’est un petit musée qui retrace toute l’histoire du 27ème BCA. Après avoir observé les portraits des chefs militaires français actuels (du chef du corps au président Emmanuel MACRON) et lu les noms de tous les chefs de bataillon du 27ème depuis sa création en 1871, nous gravissons les escaliers en colimaçons jusqu’au dernier étage. Nous changeons alors de guide : c’est le lieutenant CAVARE (chargé de la mémoire du bataillon) qui nous explique leur histoire et nous fait visiter la pièce. A droite en entrant, une longue table qui accueille les réunions régulières entre le chef de corps et ses subordonnés. Le lieutenant nous décrit l’espace : “vous voyez ici les anciens fanions du 27ème, trop abîmés pour être encore utilisés, que l’on garde pour raconter l’histoire du bataillon” (les anciens fanions officiels du 27ème BCA, ceux en tant que casques bleus de l’ONU). La grande table est également entourée d’armes ayant servi aux militaires au cours de l’histoire du bataillon. A gauche, on peut faire un petit circuit qui retrace les différentes missions du 27ème depuis sa création. Le maquis des Glières est mis à l’honneur avec les portraits du lieutenant Tom MOREL et du capitaine ANJOT. On peut voir également des médailles de services, des armes, des tenues militaires, des photos d’époque et des documents officiels.

    Après une distribution de goodies à l'effigie du bataillon, les élèves de Terminale s’assoient autour de la grande table et une discussion commence à propos des enjeux de la défense militaire. Le 27ème BCA comporte aujourd’hui environ 1 200 militaires professionnels et 200 réservistes (volontaires). Il est présent dans un dizaine de missions extérieures (Mali, Côte d’Ivoire, Burkina faso, Liban, Somalie notamment) et effectue des missions intérieures dans les DROM (lutte contre l'orpaillage en Guyane par exemple) et sur le territoire métropolitain (opération anti-terroriste Sentinelle, opération Résilience pour aider les services de santé face à la crise sanitaire). Le 27ème a participé à de nombreuses missions de l’ONU que l’on a étudiées en classe de géopolitique (comme le conflit en ex-Yougoslavie), il est donc très enrichissant de pouvoir échanger avec des acteurs de pacification des conflits que nous avons étudiés. Nous avons aussi abordé le sujet des nouveaux moyens de défense et de la difficulté de prévoir les futurs besoins en termes de technologie militaire : c’est justement l’objectif du “Livre blanc” rédigé par des experts militaires et géopolitiques qui tentent de deviner les menaces de demain. Ensuite, dans le cadre de notre futur débat sur la citoyenneté et la défense, le militaire et pompier Stefan ELBERDING nous a parlé du Service National Universel (SNU) mis en place depuis 2 ans en France. “L’Etat cherche à reconnecter les jeunes avec l’engagement citoyen et avec leur pays”, nous a expliqué Stefan ELBERDING, sans qu’il n’y ait donc d’objectif de recrutement militaire. De plus, contrairement à la conscription qu’avaient connus nos parents, le SNU est mixte. En effet, l’armée a évolué avec la société et les taux de féminisation des rangs ont fortement augmenté ces dernières années : “la féminisation au 27ème est de 8 à 9%, dans l’armée de terre de 11 à 12% et l’armée de l’air est la plus féminisée avec 25%”, déclare fièrement le lieutenant CAVARE.

En bref, une après-midi très enrichissante qui nous a beaucoup appris sur le milieu militaire et les enjeux qui s’y rapportent.

Eloïse BRETHES